Le sens de Noël
« Rien de merveilleux, rien d’extraordinaire, rien d’éclatant n’est donné comme signe aux bergers, commentait récemment le pape Benoit XVI. Ils verront seulement un enfant entouré de langes qui, comme tous les enfants, a besoin de soins maternels ; un enfant qui est né dans une étable et qui, de ce fait, est couché non pas dans un berceau, mais dans une mangeoire. Le signe de Dieu est l’enfant, avec son besoin d’aide et sa pauvreté ».
A Noël, le Fils de Dieu se fait homme !
Dans l’étonnant déroulement de cet événement inouï – le Fils de Dieu s’est fait homme ! -, les Pères de l’Eglise ont vu bien des signes : d’abord parce que l’enfant de Bethléem est né pauvre parmi les pauvres qu’étaient les bergers.
Egalement parce qu’enfant, il est faible et sans défense. Jésus vient ainsi parmi les hommes en partageant en tout leur condition humaine, à l’exception du péché.
Comment bien me préparer à Noël ?
La réponse du père Bruno Leclerc
Noël arrive parfois bien trop vite…Tumulte des rues décorées et chants de Noël, courses dans les magasins, tout cela semble raccourcir le temps ! Comment prendre le temps de se préparer à vivre pleinement la fête de Noël ?
Noël, c’est accueillir le fils de Dieu dans son humanité, mais, direz-vous, toute la vie chrétienne consiste à accueillir le don de Dieu : le don que Dieu nous fait de sa vie-même, le don de sa présence de Dieu-avec-nous (Emmanuel), le don de son Esprit qui nous fait vivre et espérer au jour le jour.
A Pâques, nous accueillons le don de Dieu qui nous sauve par la mort et la résurrection de son Fils. Chaque dimanche, en communiant à l’eucharistie, nous accueillons le don de Dieu en recevant la nourriture de l’amour pour notre vie quotidienne. Dans chacun des sacrements de l’Eglise, nous accueillons le don de Dieu.
Noël fête de l’Enfant Jésus et des enfants
Alors, quelle est la tonalité particulière du mystère de Noël ? La scène de la crèche, le bébé couché sur la paille, les regards émerveillés des braves bergers, les yeux écarquillés des enfants, voilà des «images grand public» qui nous font entrer de plein pied dans la proposition d’une joie simple, accessible à tous, aussi universelle que la joie d’une naissance dans une famille ; et dans le respect partagé par tous de ce qui est fragile.
La société française l’a bien compris : même dans les écoles publiques, on fête Noël. On parle souvent de Noël comme de la fête des enfants. L’expression est piégée si l’on veut réduire l’événement à des enfantillages, ou si c’est une ruse de la société de consommation pour renforcer la position de l’enfant-roi. Mais l’expression est belle si l’on se réfère à la parole de Jésus : «Vous n’entrerez pas dans le Royaume de Dieu si vous ne devenez pas comme l’un de ces enfants».
Se préparer à Noël dans la joie et la simplicité
Se préparer à Noël, c’est retrouver ce cœur de pauvre, cette humilité des enfants, cette capacité d’entrer dans la joie des choses simples. Se préparer à Noël, c’est inventer des gestes tout simples, à la fois symboliques et efficaces, comme l’invitation d’un voisin isolé, le partage avec plus pauvre que soi…
Se préparer à Noël, c’est avoir l’humilité de faire comme tout le monde, de décorer sa maison, de s’habiller… parce que ce jour là, nous sommes tous à égalité.
C’est tout simplement accepter que la joie soit gratuite.
Bruno Leclerc, prêtre à Epinay-sur-Seine (diocèse de Seine-Saint-Denis)